Le 6 aout 2024, la Fédération Luxembourgeoise des Associations de Sport de Santé (FLASS), représentée par Dr Delagardelle, l’Association des Médecins et des Médecins-Dentistes (AMMD), représentée par Dr Steichen, le Cercle des Médecins Généralistes (CMG) et la Société Luxembourgeoise de la Médecine du Sport (SLMS), représentés par Dr Hein, ont participé à deux tables rondes organisées par le Ministère des Sports et le Ministère de la Santé et de la Sécurité Sociale à la Maison du Luxembourg à Paris dans le cadre des Jeux Olympiques de Paris 2024, en présence des Ministres Mischo et Deprez. Les deux tables rondes, auxquelles participaient également des experts Français, concernaient la prescription d’activité physique et le sport-santé.

Le manque d’activité physique de la population générale, et des patients en particulier, peut être diminué par une meilleure sensibilisation et des programmes spécifiques.

Tous les participants aux tables rondes ont fait le constat que la population générale, dont les personnes atteintes de maladies chroniques, est insuffisamment active, alors que les bienfaits de l’activité physique sont connus depuis de nombreuses années. L’éducation, la sensibilisation, et des programmes spécifiques sont des actions nécessaires augmentant les niveaux d’activité physique d’une façon durable. Mais, elles nécessitent une parfaite collaboration des différents partenaires, y compris entre les différents ministères qui agissent encore trop isolément.   

En France, le concept sport-santé a servi de tremplin pour une prise de conscience des bienfaits de l’activité physique sur la santé.

Le Pr Claire Perrin, sociologue à l’Université Claude Bernard Lyon 1, a expliqué que le concept « sport-santé » a été développé en France dans différents plans nationaux pour inciter les personnes atteintes de maladies chroniques à faire davantage d’activité physique. Ce concept a ensuite été intégré en 2016 dans la loi de modernisation du système de santé qui permet aux médecins de prescrire de l’activité physique à certains patients en les transférant dans des structures adaptées (par ex. Maison Sport-Santé). Ce processus a également permis de mettre en lumière l’importance de l’activité physique pour la santé dans la population générale.

Les médecins ont besoin d’outils et de formations pour prescrire de l’activité physique.

Dr Steichen et Dr Hein ont indiqué que les médecins soutenaient l’idée de la prescription d’activité physique qui nécessitera l’aide d’outils digitalisés et structurés. Cette prescription devrait être intégrée dans une fiche globale standardisée de prévention adaptée à l’âge et au sexe des patients. Dans ce contexte, Dr Delagardelle a expliqué que la FLASS a codéveloppé (dans le cadre du travail de fin d’étude du Dr Worth) une ordonnance médicale pour la prescription d’activité physique qui comprend une évaluation simple et rapide du niveau d’activité physique des patients. Le médecin peut ensuite recommander à son patient de faire de l’activité physique en autonomie ou peut le transférer dans des structures spécialisées, comme les associations membres de la FLASS qui proposent des activités physiques adaptées aux personnes atteintes de maladies chroniques. Madame Deprez a précisé qu’un comité de pilotage examinait la possibilité d’implémenter prochainement cette ordonnance dans le cadre d’un projet pilote. Par ailleurs, l’Université de Luxembourg a mis en place des modules concernant l’activité physique dans les formations initiales des futures médecins.

Une meilleure disponibilité des infrastructures sportives et un renforcement de la professionnalisation des métiers du sport sont essentiels pour augmenter les niveaux d’activité physique de la population

Au-delà de la sensibilisation par le corps médical (ou d’autres moyens), il est essentiel que l’offre en matière d’activité physique soit suffisante et adaptée aux différentes populations. D’une part, de nouvelles infrastructures sportives devront être construites et les infrastructures existantes devront être mieux mises à disposition pour optimiser l’offre. D’autre part, les professions de l’activité physique et du sport devront être mieux reconnues et régulées.