Maladie de Parkinson et activité physique
Maladie de Parkinson : définition et symptômes
La maladie de Parkinson (MP) a un taux d’incidence annuel allant de 5 à 346 cas pour 100 000 personnes en Europe [1]. La MP est un type de trouble moteur progressif et neurodégénérative. C’est une maladie multi-systémique affectant (entre autres) les cellules nerveuses dans une région du cerveau qui produit la dopamine, une substance essentielle pour le contrôle moteur et la fonction cognitive. La Maladie de Parkinson induit des tremblements, de la raideur, un ralentissement des mouvements et des troubles posturaux, ainsi qu’un état dépressif et des troubles du sommeil et de la cognition [2]. Le principal facteur de risque de la MP est l’âge. Toutefois, l’exposition aux pesticides, une lésion cérébrale traumatique et l’inactivité physique peuvent également être associées à la MP [3].
Quels sont les effets de l’activité physique sur la maladie de Parkinson ?
Pour les patients atteints de la Maladie de Parkinson, l’exercice de type aérobie, tel que la course à pieds sur tapis routant, la marche nordique ou la danse, améliore la fonction motrice dont le contrôle de la posture et de la marche [4]. L’exercice peut protéger les neurones et les mitochondries (produisant l’énergie à l’intérieur des cellules) de la dégénérescence et du dysfonctionnement. Il peut activer des facteurs qui sont impliqués dans la survie des neurones existants et dans la génération de nouveaux neurones dans certaines régions du cerveau [5]. De toute évidence, l’exercice de type aérobie limite les effets négatifs sur le système cardiovasculaire de l’inactivité induite par la MP. De plus, les exercices de musculation augmentent la force musculaire, l’endurance musculaire et la taille du muscle chez les personnes atteintes de la MP [6]. L’entrainement qui comprend deux exercices concomitants (par exemple : marcher et calculer) peut améliorer les performances dans les deux tâches chez les personnes atteintes de la MP [7].
Quels sont les risques ?
Lorsque la Maladie de Parkinson évolue, le risque de chutes augmente. De plus, les patients aux derniers stades de la maladie peuvent souffrir d’hypotension orthostatique et déficience physique générale. L’activité physique doit être supervisée et des personnes doivent être présentes pour prévenir des chutes, en particulier pendant les exercices qui remettent en cause le contrôle postural.
Recommandations
L’activité physique est fortement recommandée tout au long de l’évolution de la maladie et doit être adaptée à son stade de développement. L’entraînement de musculation augmente la force et devrait être composé de 1-3 séries de 8-12 répétitions d’exercices, effectués à une intensité de 70 % du poids maximal qui peut être soulevé, pendant 2-3 jours par semaine. Pour les patients qui ont un stade avancé de la maladie, la fréquence d’entraînement peut être augmentée à 4-5 jours par semaine et le nombre de répétitions peut être diminué à 1-6 [8]. L’exercice de type aérobie devrait être de 2-4 heures par semaine à une intensité légère ou modérée (40-50 % de la fréquence cardiaque de réserve) [9]. La marche sur tapis roulant et le vélo stationnaire peuvent être utilisés, en particulier pour éviter les chutes. Au même titre que la danse (valse, tango argentin, etc.) [6], Les exercices de type entrainement de boxe font intervenir de stimulations sensorielles externes, qui sont particulièrement utiles dans la Maladie de Parkinson pour l’élaboration des stratégies de différents mouvements et du contrôle postural dynamique [10]. Par conséquent, ces activités physiques ludiques sont également recommandées.
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Références
- Von Campenhausen S, Bornschein B, Wick R, et al. Prevalence and incidence of Parkinson’s disease in Europe. Eur Neuropsychopharmacol 2005;15(4):473-90. Available at: http://dx.doi.org/10.1016/j.euroneuro.2005.04.007.
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- Combs SA, Diehl MD, Chrzastowski C, et al. Community-based group exercise for persons with Parkinson disease: a randomized controlled trial. NeuroRehabilitation 2013;32(1):117-24. Available at: http://dx.doi.org/10.3233/NRE-130828.
Auteurs & expert
Auteurs : Alexis Lion1, Jane S. Thornton2.
Expert : Alexandre Bisdorff3.
1 Luxembourg Institute of Health, Sports Medicine Research Laboratory, L-1460 Luxembourg, Luxembourg
2 Centre Hospitalier Universitaire Vaudois, Policlinique Médicale Universitaire, CH-1011 Lausanne, Switzerland
3 Centre Hospitalier Emile Mayrisch, Service de Neurologie, L-4240 Esch-Sur-Alzette, Luxembourg
Année de publication
2015